Soldat Maurice Martel 72e RI

Maurice Martel est né à Hallines (62). Il exerce la profession de terrassier. De la classe 1910 il fait ses classes militaires au 72e RI à compter du 7 octobre 1911. 

Mobilisé en août 1914, il est affecté comme brancardier dans la 11e compagnie du 3e bataillon service santé du 72e RI.

Maurice Martel est porté disparu au cours des combats du 6 septembre 1914 à Le Buissons sur Saulx (51), déclaré comme tué le 6 septembre 1914 par le tribunal administratif de St Omer (62) le 1er décembre 1920.

Un infirmier de la 11e compagnie, rare survivant des combats du 6 septembre 1914 livre un témoignage sur les circonstances de la dispartion de Maurice Martel: " 

Le Buisson À 7 heures et demie : obus boches. Le capitaine Gendry (11e compagnie) en plaisante. Nouveaux obus. Il en est tombé sur le pont. La section qui y était revient. Landragin, sur une brouette, a le dos ouvert. Le capitaine Gendry nous dit de le porter vers Étrepy. Il ne sait pas où est le poste de secours du régiment. « Prenez ce chemin, dit-il en indiquant un chemin parallèle au canal. Je vais avec la brouette suivi de Logre et Martel  Watrinquant suit avec un blessé de la tête et un du pied. Tout à coup, il m’appelle pour l’aider. Je n’y suis que depuis deux minutes que des coups de feu nous arrivent de gauche. Les balles sifflent. Logre et Martel laissent le corps de Landragin en plan et prennent à droite. Nous faisons de même avec nos blessés et venons nous blottir dans le fossé de la route. Balles autour de nous. Cheval du capitaine blessé, boyaux à l’air. On fait, couchés, le pansement pour une blessure au talon. Position intenable. On part à plat ventre à la queue leu-leu dans le fossé. Les uns ont le derrière troué en dépassant un peu le bord. Où doit-on aller ? Étrepy ? Je me décide pour la direction de nos batteries (sud). Bientôt nous sommes sept. On arrive au bout des fossés. Il faut se décider. Je me suis délesté du contenu des musettes. Je propose à Schoutteten qu’on bondisse individuellement. Il préfère qu’on continue tous les sept. On fait des bonds de 40 mètres et nous nous aplatissons au milieu des balles. Le tir nous suit. À un arrêt, je mets ma musette à pansements devant ma tête. Une balle y pénètre. De Montbas, caporal, a une balle qui lui érafle la tête. On le pause. C’est peu de chose. On fait corps avec la terre dans les sillons qui séparent les champs. Enfin Schouteten accepte que nous partions un par un. Personne ne se décidant, je m’offre à partir le premier. Je cours par bonds vers un bois situé à deux kilomètres environ. Il fait très chaud. Je fais cent mètres au galop et me jette dans le blé. Puis, essoufflé, risquant autant à terre qu’en courant, je marche comme un halluciné. Je rencontre le sergent Chartier qui croise ma route et me dit de garder nos directions divergentes. Je croise aussi le lieutenant Luguet, très crâne. Les balles me passent tout autour. J’arrive au petit bois et me déshabille. J’enlève ma chemise, puis je continue, hors de vue, vers la voie. Arrivée au passage à niveau. Il y a des blessés. Je fais une douzaine de pansements. Je défonce la porte et prends de l’eau dans la maison. Puis je continue vers le sud et finis par rencontrer le lieutenant Luguet. Nous arrivons aux restes de la 11^ème compagnie : capitaine Gendry, adjudant Balley, Levasseur, une quarantaine en tout."

La fiche de Maurice Martel de la Croix Rouge donne cette précision

Maurice Martel a été tué au cours du replis dans sa fonction de brancardier. Son corps a été retrouvé après les combats dans un fossé. 

Son nom figure sur le monument hommage aux soldats de la 11e compagnie du 72e RI à Le Buisson sur Saulx (51) mais avec une erreur d'ortographe, noté: M. MARTEL

La sépulture de Maurice Martel se situe dans la nécropole militaire de Fère Champenoise (51) tombe n° 1128